Théophile Malo Corret de la Tour d’Auvergne fût un homme de guerre. Il entre en 1767 dans les Mousquetaires noirs de la Maison du Roi sous le nom de Corret de Kerbeauffret. L’adjonction « de Kerbeauffret » est le nom d’une terre familiale pour donner l’illusion de la noblesse, essentielle pour entrer au service du Roi. Issu d’une lignée non-reconnue de la Maison de la Tour d’Auvergne, il n’est pas noble. En 1779, son aïeul Godefroy de la Tour d’Auvergne lui accorde le droit de porter ce nom. Il est nommé sous-lieutenant au régiment d’Angoumois et se distingue en 1780 à Port-Mahon, ce qui lui vaut d’être promu capitaine en 1784. À la révolution, il obtient de servir en Savoie (1792) puis dans les Pyrénées occidentales (1793-1794).
En 1795, au cours d’un voyage par mer, il fait naufrage et se retrouve prisonnier des Anglais. Pendant cette captivité, il entame l’écriture d’un dictionnaire français-celtique. Il est échangé et rentre en France. En 1797, apprenant que le dernier fils de son ami (l’archéologue Le Brigant) figure sur la liste des conscrits, il s’engage à sa place et va servir dans l’armée d’Helvétie comme simple grenadier. Son abnégation et son courage exceptionnel lui valent le titre de « premier grenadier de la République ». Il rejoint l’armée du Rhin, pour une dernière campagne et, le 28 juin 1800 à Oberhausen, il est tué à l’âge de 57 ans. Si ses cendres sont transférées en 1889 au Panthéon, son cœur est conservé sous le dôme des Invalides dans une urne d’argent.