XIXe siècle : L’évolution du couvent

Une prison

En 1820, on projette de construire à Rennes une grande maison centrale pour toute la Bretagne comprenant une prison pour femmes et hommes. En 1822, l’État rachète, pour la somme de 140 000 francs, l’ancien couvent du colombier aux 6 ou 7 propriétaires auxquels il appartient. De 1825 à 1830, on y entreprend de grands travaux pour ce projet. En 1830, suite à la Révolution de Juillet, l’argent vient à manquer. Les chevaux d’artillerie à l’étroit dans les écuries de Saint Georges, sont régulièrement victimes d’épidémies. La municipalité, craignant de perdre ses régiments, abandonne le projet de prison et obtient qu’une partie des bâtiments inoccupés du Colombier soit transformés en écuries puis définitivement en caserne d’artillerie. En 1832, le terrain est cédé au ministère de la guerre.

La caserne

L’État et la ville concèdent de grandes dépenses en travaux de développement et de transformation. L’aménagement est confié à l’architecte Goust. Les écuries du Colombier font l’objet d’une attention toute particulière et sont construites dans les règles prescrites par la science hippique. Le manège extrêmement vaste est surmonté d’une charpente remarquable. La situation de la caserne, près du champ de Mars, en fait un terrain idéal de manœuvres aux portes de la ville.  En 1855, la municipalité décide d’assainir le ruisseau Rolland qui traverse le Colombier. En 1857, on inaugure la gare ferroviaire, la voie de chemin de fer délimitant désormais la partie sud du quartier. En 1860, on entreprend le comblement du bras sud de la Vilaine permettant l’aménagement du boulevard de la Liberté sur l’ancien canal bordant les vestiges des fortifications de la ville.  En 1897, un conseil de jeunes gens et l’abbé Janvier créent le patronage de la Sainte Famille qui deviendra en 1902 la Société de la Tour d’Auvergne, association sportive loi du 1er Juillet 1901.

En 1913, la caserne est équipée du gaz et de l’électricité. Le quartier du Colombier est alors composé de maisons anciennes et vétustes, d’échoppes artisanales, de petits commerces et de très nombreux cafés fréquentés par les soldats de la garnison.  En ce début du XXème siècle, il existe pas moins de 3 cinémas dans le quartier : Le Select-Palace (boulevard de la Liberté) Le Colombier (rue de Plélo) et La Tour d’Auvergne ou Sainte-Famille (boulevard de la Tour d’Auvergne), ce dernier étant rebaptisé Cinéma Bretagne après guerre.