Une ville à reconstruire
Dans cet immédiat après guerre, les destructions massives de 39-45 ont accentué la crise du logement. Sous l’impulsion d’Henri Fréville, la municipalité entame une vaste rénovation urbaine à l’échelle de la ville. En ce milieu de XXème siècle, le quartier du Colombier est assez insalubre, près de la moitié des logements n’étant pas équipés de sanitaires.
Un projet de rénovation urbaine
En 1946, le conseil municipal vote le « projet de reconstruction et d’aménagement de la ville ». Dès 1949, la ville commence à racheter des parcelles au Colombier. En 1956, Louis Arretche est désigné pour être l’architecte en chef du projet de rénovation urbaine du Colombier. En 1958, le Ministère de la Défense cède à la municipalité la caserne et ses 9 hectares de superficie. La municipalité a de grands projets pour ce territoire. La gare routière accueille ses premiers voyageurs en 1955 et la salle omnisport est inaugurée en 1961. Le pont de Nantes est élargi en 1962.
Le Nouveau Colombier
L’opération d’urbanisme « Colombier-rue de Nantes » débute en 1962. Elle concerne une vaste zone de 28,5 hectares dont 21 hectares opérationnels entre le boulevard de la Liberté, le boulevard de la Tour d’Auvergne, le Champ de Mars et le boulevard du Colombier. C’est la SEMAEB (société d’économie mixte pour l’aménagement et l’équipement de la Bretagne) qui est déléguée comme maître d’ouvrage par une convention de concession du 31 mars 1962. Son plan de masse est approuvé le 20 décembre 1965 par le Conseil national d’architecture et d’urbanisme. Le programme prévoit la reconstruction sur les terrains libérés de 2 500 logements ainsi que l’aménagement de 36 000 m2 de bureaux et environ également 30 000 m2 de commerces, des équipements scolaires et 5 000 places de stationnement. Le projet accueillera 3 tours d’une trentaine de niveaux. Les voies de desserte et parkings sont situés sous la dalle. Le modèle de type « urbanisme sur dalle » est caractérisé par la création d’une dalle et la séparation sur plusieurs niveaux de la circulation automobile (sol naturel) et des cheminements piétons (sol artificiel).
Début des travaux
Les travaux commencent en 1964. Sur ces 21 hectares 1 102 logements anciens et 150 activités commerciales environ sont à démolir. La caserne du Colombier est démolie en 1966. Un tronçon de l’ancienne rue de Nantes, relié
à l’origine à la rue Tronjolly, est supprimé. La caserne du Colombier démolie, les constructions sont mises en chantier en 1967. En 1970, le Champ de Mars est rebaptisé Esplanade du général de Gaulle et accueille en 1972 la tour de la sécurité sociale. Si en 1974, le cinéma est achevé, l’Eperon est livré un an plus tard. En 1978, les 3 Soleils ouvrent leurs portes.
Modifications et évolutions
Dans la seconde moité des années 70, le projet initial subi des bouleversements. L’État réglemente la construction d’immeubles de grande hauteur (IGH) impliquant des coûts supplémentaires. On repense le projet urbanistique et une seule tour est finalement construite, l’Eperon. Le Champ de mars accueille peu à peu des bâtiments publics : l’URSSAF, la Maison du Champ de Mars, la Maison des Métiers et de l’Artisanat d’Ille-et-Vilaine, les Douanes. Le centre de la place est un immense parking. Les cinémas Ariel ouvrent en 1974 à l’emplacement de l’actuel Cinéma Cineville – Colombier. Dès 1978, une redéfinition du programme est décidée par la nouvelle équipe municipale d’Edmond Hervé avec pour objectif de dédensifier l’opération et mieux l’adapter aux nouvelles données sociales. Une réduction de l’ordre de 15% du programme initial est réalisée et l’implantation de 30% de logements sociaux est réalisé à partir de 1983. Un grand centre commercial est envisagé. Initialement baptisé « Pôle O », Colombia est inauguré en 1986 la même année que le centre Léo Lagrange, actuel Phakt – Centre Culturel Colombier. En 2002, la première ligne de métro arrive au Colombier et les Champs Libres sont achevés en 2006. En 2008, le stationnement sur l’Esplanade du général de Gaulle devient souterrain et le complexe de cinéma Gaumont s’installe sur la place. En 2016, la Cité Internationale Paul Ricoeur accueille ses premiers étudiants étrangers.