Ce que nous connaissons de l‘histoire du Colombier commence au XIIème siècle dans une portion de l’actuelle rue de Nantes, aujourd’hui disparue, baptisée « faubourg du Lazare » ou « Bourg-Saint Ladre ». Le traitement de la lèpre n’existant pratiquement pas, la Léproserie de la Magdeleine est installée en dehors des remparts à proximité du ruisseau du Puits-Mauger. Elle a pour vocation d’accueillir et d’isoler les malades hors de la ville. En 1536, l’institution n’abrite plus qu’un seul et dernier lépreux.
Un manoir en pleine campagne
Le quartier Colombier tire son nom d’un ancien manoir baptisé selon les époques, manoir du Petit-Beaumont ou du Colombier. Édifice destiné à loger et à élever des pigeons, le colombier du « Petit-Beaumont » est situé dans l’enclos du manoir.
Au 17ème siècle, ce petit château est situé au delà des remparts, à 700 mètres au sud du beffroi de la ville. En pleine campagne, il est bordé à l’est par des prairies et par les Buttes de Beaumont, à l’ouest par les jardins de la rue de Nantes et le ruisseau Rolland et au nord par le « vieux cours » de la Vilaine. Ce manoir appartient en 1513 à la famille Le Faye et en 1633 à la famille Subtil.
Les Visitandines
En 1628, l’ordre des Visitandines fonde à Rennes un couvent, situé entre la rue Sainte Melaine et les fossés de la ville, qui s’avéra rapidement trop petit pour contenir toutes les pensionnaires. La règle de l’ordre leur interdit d’être plus de 32 sœurs dans une même maison. Si la communauté de la ville s’oppose dans un premier temps à cette concession, le Roi ayant lui même écrit, la délibération du 03 mars 1634 permet aux Visitandines de faire l’acquisition du manoir du Petit-Beaumont situé rue de la Verrerie dans le faubourg de la rue de Nantes. Les Visitandines s’installent au Colombier en 1641 pour y fonder un second couvent. N’ayant d’abord qu’une chapelle provisoire, elles y font bâtir un cloître et en 1674, entreprennent la construction d’une église conventuelle dans la cour du couvent..
Des prairies
En lisière du couvent, on trouve le terrain des «prairies de Beaumont » dont la famille Huguet (ou Uguet) de La Vayrie a fait don du couvent des Carmes en 1494. Suite à la grande sécheresse de 1720 qui entraîne une forte augmentation des prix des farines, la ville fait installer des moulins à vent sur la butte. En 1724, elle y creuse un puits dans la prairie. En 1785, le lieutenant général de Bretagne, M. de Montmorin, transforme la butte en promenade baptisée « Terrasses des Champs de Montmorin ». En 1787, on y plante 201 arbres. La prairie de Beaumont est vendue par les Carmes en 1786 à la Ville pour en faire un champ de foire.